Gantrisch

 

7 mars 2015

 

Récit de la sortie par Marie Chièze

Gantrisch, tu triches !

6e sortie Sursum Corda

Samedi 7 mars 2015

Une fois n’est pas coutume,  tout le monde (ou presque !) est à l’heure à la gare de Fribourg. Il est 7h45, samedi matin. On attend juste 5 minutes notre aumônier, l’abbé Joseph Gay, et nous voilà partis, neuf jeunes, pour une nouvelle aventure. Objectif : le Gantrisch, 2175m. Nous sommes d’autant plus motivés que depuis le début de l’année, toutes nos sorties se sont déroulées dans les nuages. Or aujourd’hui, miracle, le temps s’annonce grandiose ! Pas un nuage dans le ciel, et ceux qui se sont levés tôt pour venir depuis Lausanne ou Genève jusque Fribourg ont pu admirer un lever de soleil illuminant les montagnes !

Bref, tout ça pour dire que la journée s’annonce bien. Après ¾ d’heure de route et quelques demi-tours (Merci Fx !;-)), nous arrivons au départ du tour, la Untere Gantrischhütte, 1510m, ancienne caserne militaire réaménagée en restaurant. On s’équipe dans la joie et la bonne humeur. Grégoire a pris son snowboard et des raquettes : une première pour le groupe. Lilou, la mascotte du groupe, est également présente, fidèle au poste. Petite prière avant de démarrer, un petit mot de l’abbé Joseph sur l’évangile du jour, « le fils prodigue » et on s’élance.

Selon la tradition du groupe, la première heure se fait en silence, histoire de prendre le rythme, s’échauffer en douceur, de s’ouvrir à la beauté du monde qui nous entoure, mais surtout de remettre notre randonnée au Seigneur, lui confier notre groupe, ce que l’on va vivre ensemble. Aujourd’hui plus particulièrement, l’occasion nous est donnée de méditer sur la miséricorde de notre Père du ciel, qui attend son enfant qui revient vers Lui et l’accueille bras ouverts. Or au travers du ski de randonnée, par ce rythme que nous donne François-Xavier, c’est un peu comme se mettre en marche vers le Père, de se mettre en chemin, même si on ne sait pas toujours jusqu’où il va nous mener. Comme on dit souvent, « l’essentiel, c’est d’avancer ! ». D’autant qu’avec un paysage comme celui qui s’ouvre à nous, il est plutôt aisé d’être reconnaissant à Dieu, d’avoir confiance en sa miséricorde ! Nous sommes en effet confrontés à l’immensité de la montagne, sa majesté qui s’impose, mais qui permet toutefois qu’on y ait sa place, que l’on ait le sentiment d’appartenir à ce monde…

Pas après pas, on avance, et au bout d’une heure, plus ou moins douloureuse selon la forme de chacun, on atteint un premier petit col. Un chalet au soleil, ouvrant sur une vallée en cirque, nous attend. La tentation est trop forte, Grégoire choisit la sieste au soleil ;-). Le reste du groupe se remet en marche, vers le deuxième col que l’on aperçoit au loin. La montée devient plus raide, plus technique, l’occasion pour tous de progresser dans l’apprentissage des conversions. On reste vigilants, concentrés et finalement, le Morgetepass nous dévoile une vue magnifique sur les Alpes Bernoises, illuminées par le soleil de mars. Mais le sommet n’est pas encore là. On continue, tout en admirant le paysage qui s’offre à nous. La route qui suit le bord du cirque passe par un petit sommet intermédiaire, la Schibenspitz, 2060m. Mais là, surprise, la voie normale pour le Gantrisch est exposée plein sud, et il n’y a plus de neige…Par ailleurs, le chemin sur la crête du cirque s’est transformée en corniche, et n’inspire pas trop confiance. Il est 11h30, on choisit donc de s’arrêter sur ce sommet, déjà une belle étape en soi ! Du coup, on profite du soleil, de la vue, tout en ayant conscience de ce Gantrisch qui nous domine et nous nargue par sa haute stature. Mais la prochaine fois, on l’aura !

De plus, la situation n’est pas si triste que cela : une belle pente nord nous attend, poudreuse et sensations fortes en perspective ! Les uns après les autres, on s’élance, plus ou moins rassurés, et finalement, tout le monde arrive en bas, on maitrise !!

On rejoint Grégoire et c’est la pause déjeuner, toujours au soleil. Pendant que l’abbé récite son office du milieu du jour, François-Xavier improvise un petit exercice de recherche de DVA. La montagne, c’est aussi pouvoir réagir en cas de danger. Enfin, c’est la dernière descente et retour au parking.

Avant de repartir, nous expérimentons la sagesse de l’adage « Après l’effort, le réconfort » : un dernier verre sur la terrasse de la buvette ! Bien dépensés physiquement, dans ce cadre agréable, paisible et lumineux, les esprits sont stimulés : on partage, on discute, et en profondeur : l’abime existentiel de la théologie du corps et du mariage s’ouvre. Vastes questions, réponses pas toujours évidentes, on se retrouve à l’image de la montagne : grandiose et qui paraît inaccessible. Pourtant, pas après pas, le sommet se rapproche, alors peut-être que pour nos questions existentielles, il en va de même ? Ernst Bloch disait « l’espérance débute quand l’espoir n’est plus ». La vertu théologale de l’espérance, c’est peut-être justement cela : garder confiance, même si tout nous parle dans le monde en sens contraire ?

En dernier lieu, sommet de la journée, spirituel cette fois-ci : la sainte messe, célébrée dans le chœur de la cathédrale de Fribourg, rien que pour nous. Moment de communion, apogée de cette montée physique et spirituelle vers les sommets, en action de grâce pour cette magnifique journée.

En conclusion, on est tous d’accord : élevons nos cœurs !! Sursum Corda !

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